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Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/481

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Quel est le mobile qui a poussé Louise Michel dans la voie fatale de la politique et de la révolution ?

C’est évidemment l’orgueil.

Fille illégitime élevée par charité, au lieu de remercier la Providence qui lui avait donné une instruction supérieure et les moyens de vivre heureuse avec sa mère, elle se laisse aller à son imagination exaltée, à son caractère irascible et, après avoir rompu avec ses bienfaiteurs, va courir l’aventure à Paris.

Le vent de la Révolution commence à souffler : Victor Noir vient de mourir.

C’est le moment d’entrer en scène ; mais le rôle de comparse répugne à Louise Michel ; son nom doit frapper l’attention publique et figurer en première ligne dans les proclamations et les réclames trompeuses.

Il ne nous reste plus qu’à donner la qualification légale aux actes commis par cette énergumène depuis le commencement de la crise épouvantable que la France vient de traverser jusqu’à la fin du combat impie auquel elle prit part au milieu des tombes du cimetière Montmartre.

Elle a assisté, avec connaissance, les auteurs de l’arrestation des généraux Lecomte et Clément Thomas dans les faits qui l’ont consommée, et cette arrestation a été suivie de tortures corporelles et de la mort de ces deux infortunés.

Intimement liée avec les membres de la Commune, elle connaissait d’avance tous leurs plans. Elle les a aidés de toutes ses forces, de toute sa volonté ; bien plus, elle les a assistés et souvent elle les a dépassés. Elle leur a offert de se rendre à Versailles et d’assassiner le président de la République, afin de terrifier l’Assemblée et, selon elle, de faire cesser la lutte.

Elle est aussi coupable que « Ferré le fier républicain », qu’elle défend d’une façon si étrange, et dont la tête, pour nous servir de son expression, « est un défi jeté aux consciences et la réponse une révolution. »

Elle a excité les passions de la foule, prêché la guerre sans merci ni trêve et, louve avide de sang, elle a provoqué la mort des otages par ses machinations infernales.

En conséquence, notre avis est qu’il y a lieu de mettre Louise Michel en jugement pour :


1o Attentat ayant pour but de changer le gouvernement ;

2o Attentat ayant pour but d’exciter la guerre civile en portant les citoyens à s’armer les uns contre les autres ;

3o Pour avoir, dans un mouvement insurrectionnel, porté