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les trois mois passés à Lagny aux vacances de 1851, fut faite par mes grands-parents à Vroncourt et par Mmes Beths et Royer aux cours normaux de Chaumont (Haute-Marne).

C’est à ces vacances de 1851 que nous allâmes, ma mère et moi passer quelques mois chez mes parents des environs de Lagny.

Là, mon oncle, qui n’aimait guère à me voir écrire et s’imaginait toujours que je laisserais les examens d’institutrice pour la poésie, me plaça pour être plus tranquille à ce sujet au pensionnat de Mme Duval, de Lagny où sa fille avait été élevée ; j’y fus pensionnaire pendant environ trois mois.

Dans cette maison, comme à Chaumont, on vivait les livres ; le monde réel s’arrêtait sur le seuil et l’on se passionnait pour les parcelles de sciences qui s’émiettent devant les institutrices : tout juste assez pour donner soif du reste ; ce reste-là on n’a jamais le temps de s’en occuper.

Le manque de temps ! c’était avant 71, la torture de toute vie d’institutrice. On était aux prises avant le diplôme avec un programme qu’on se grossit outre mesure, et, après avec le même programme dégonflé, vous laissant voir que vous ne savez rien !

Parbleu ! ce n’était pas une nouvelle, toutes