Page:Mémoires de Madame d’Épinay, Charpentier, 1865.djvu/110

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE III

1747 — 1749

Madame d’Épinay, se sentant plus libre, use un peu de sa liberté. Imprudence au Palais-Royal, chez Francœur, de l’Opéra. — M. d’Épinay veut reprendre ses avantages. — Mademoiselle d’Ette. — Vie de divertissements. — Demande en mariage de mademoiselle de Bellegarde. — La famille d’Houdetot ; figures et caractères. — Mariage improvisé. — Interruption et reprise du Journal. — Naissance d’une fille. — Conversations délicates avec mademoiselle d’Ette. — Le chevalier de Valory. — On découvre que M. d’Épinay a rendu sa femme malade. — Douleur, regret et affranchissement. — M. de Gauffrecourt. — Progrès de M. Dupin de Francueil. — Madame d’Épinay se sent troublée. — Aveu à mademoiselle d’Ette. — Francueil et madame d’Épinay se mettent d’accord.

Le 26 février 1747[1].

Je viens de commettre une étourderie bien forte, oui, bien forte, puisqu’elle me donne les apparences les plus criminelles ; mais ces apparences sont trompeuses. Cela ne devroit-il pas suffire pour me tranquilliser ? Cependant, ma conscience n’est pas en repos. J’ai été obligée d’implorer l’indulgence de mon mari. L’indulgence ! dans la situation où je suis avec lui. Je tremble qu’on ne sache

  1. (À la date 1747.) — Peut-être faut-il dater 1748. Madame d’Épinay, dans cette partie de ses Mémoires, n’est pas sans avoir un peu confondu les temps, soit par oubli, soit à dessein. Nous allons voir venir tout à l’heure, dans des pages, du reste, bien jolies et d’une vive couleur, le récit du mariage de madame d’Houdetot qui est de 1748, mais non pas du mois et du jour que madame d’Épinay lui assigne. De même aussi nous la voyons ne pas tenir exactement le compte de ses couches, et supprimer au moins un de ses enfants, comme elle a supprimé l’un de ses beaux-frères.