Aller au contenu

Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/155

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(137)

Pendant tout ce discours le petit paysan était décampé, le commis n’avait pas tardé à en faire de même, je me disposais pour éviter toute apostrophe injurieuse à suivre leur exemple, quand le cordelier m’arrêta, me chargea d’injures outrageantes et me menaça de me faire chasser de leur église, si jamais j’étais assez hardie pour oser y reparaître. Confuse et n’ayant point un mot à dire pour ma défense, je me retirai chez moi, d’où je ne sortis que pour quitter le village.

La nuit suivante, le père Hercule vint chez moi, m’accabla d’injures, me reprocha mon infidélité et mon ingratitude à son égard, et m’ordonna de quitter promptement le village. Il m’apprit que mon action avait fait un scandale affreux : que chacun criait à l’impiété et demandait qu’il fut fait un exemple ; que le chapitre avait opiné qu’il fallait me dénoncer à la justice comme profanatrice des lieux

12..