Page:Mémoires de Suzon soeur de D. B., 1830.djvu/46

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lui ; premièrement son air dur et méchant, ensuite il ne paraissait jamais à la maison que je ne fusse condamnée à une sorte de punition qui me déplaisait beaucoup. Je ne savais à quoi attribuer ce châtiment qu’on me faisait subir toutes les fois qu’il nous rendait visite, je le regardais comme une injustice criante ; à la vérité il était bien dur pour moi d’être condamnée pendant presque des journées entières à une prison des plus sombres et des plus affreuses, pendant que tous mes camarades d’école étaient à jouer et à se divertir, l’endroit où j’étais retirée n’était d’ailleurs propre qu’à m’inspirer de la terreur.

J’y étais à peine que j’entendais pousser des soupirs, des hélas, et des plaintes, dont je ne pouvais interpréter le sens ; je m’imaginais qu’ils n’étaient excités que par le mal que ce vilain moine faisait à ma mère : combien j’étais éloignée d’en de-