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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1863.djvu/597

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étranger qui, arrivant à Paris dans ces circonstances, n’y entendrait parler que de Ramponneau, Pompignan et Palissot ? Voilà cependant où nous en sommes, et si la nouvelle d’une bataille gagnée était arrivée le jour de la première représentation des Philosophes, c’était une bataille perdue pour la gloire de M. de Broglie, car personne n’en aurait parlé[1]. »


Rien de plus vrai que ce tableau ; mais pour comprendre comment les choses en étaient arrivées à ce point, et comment cette comédie eut un tel retentissement en France et à l’étranger, il est nécessaire de se reporter à quelques années en arrière.


Vers 1750, Palissot de Montenoy cherchait la voie qui devait le conduire à la renommée littéraire. La passion de la célébrité le dévorait. Ses plus jeunes années, marquées par des succès extraordinaires, avaient attiré sur lui l’attention du Roi Stanislas. Sa précocité merveilleuse faisait pressentir l’avenir le plus

  1. Voltaire, qui ne connaissait pas ce passage de la correspondance littéraire de Grimm, se rencontre avec lui lorsqu’il écrit à M. de Thibouville : « Jean-Jacques voulant qu’on mange du gland, Palissot monté sur Jean-Jacques allant à quatre pattes [fausse allusion au personnage de Crispin de la comédie des Philosophes où Voltaire a toujours affecté de reconnaître Rousseau], tout cela empêche qu’on ne soit trop occupé du désastre de nos armées, de nos flottes et de nos finances (Lettre du 20 mai 1760). »