brillant. À neuf ans, il composait un poëme épique en vers latins[1] ; à douze ans, il avait terminé son cours de philosophie ; il était maître-ès-arts et, à treize ans, il soutenait une thèse de théologie. Son père, qui destinait à l’état écclésiastique ce jeune prodige, le fit entrer à l’Oratoire. Mais, ni le calme de la vie religieuse, ni les méditations de cette savante congrégation ne pouvaient convenir à cet esprit déjà turbulent et disposé à la lutte. À dix-huit ans il était marié, et, une année après, il avait fait deux tragédies : l’une ne fut pas représentée ; l’autre intitulée d’abord Zarès, puis ensuite Ninus tomba à la troisième représentation.
La précocité de Palissot, ses demi-succès avaient décidé Stanislas à le comprendre sur la liste des membres de son Académie, quoiqu’il eût à peine vingt ans[2]. Il y figurait au nombre des correspondants ; car, depuis son mariage, il était fixé à Paris. Bien accueilli par le comte de Choiseul, son compatriote, et dont son père avait géré les affaires, il reçut de lui des conseils et des encouragements. Ce grand seigneur, qui devait être bientôt un grand ministre, le lança dans le monde et lui fit faire la connaissance de la fille du