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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1863.djvu/65

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verrions partout des résultats aussi surprenants. Ici, MM. Sainte-Claire-Deville et Debray créant la chimie du feu et faisant couler de leurs fournaises embrasées des flots de platine en fusion ; là, M. Pasteur, multipliant les expériences les plus ingénieuses et les plus nettes pour combattre une doctrine qui, pour certains esprits, ne tendrait à rien moins qu’à conférer à la matière les attributs du Dieu qui la domine. Partout, en un mot, les plus grandes questions théoriques et pratiques abordées de front et souvent résolues.

Dans cet aperçu rapide, je n’aurais pas passé sous silence ces travaux profonds et plus abstraits sur la corrélation de tous les phénomènes, ces études persévérantes sur la nature des forces que l’homme guide à son gré, enfin toutes ces tentatives du génie, qui nous conduisent à l’unité dans l’œuvre de la création. Car, bien qu’on le dise quelquefois, l’étude de la nature n’a pas seulement pour but la satisfaction de nos besoins matériels : si elle leur accorde une place légitime dans ses préoccupations, il serait injuste de ne pas reconnaître qu’elle aspire à quelque chose de plus élevé.

Au milieu de tant de richesses, il faut me borner et choisir, et ce que je veux faire aujourd’hui, en restant dans mon rôle, c’est essayer de vous retracer l’histoire d’une grande découverte aussi remarquable par les procédés d’expérimentation auxquels on la doit, que par l’importance des problèmes qu’elle a résolus, car il semble que le doute ne soit plus possible.