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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1863.djvu/67

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qui se pressent autour d’eux et qu’ils initient à leurs travaux.

De tous nos sens, celui de la vue nous procure sans contredit les plus douces sensations. Sous le charme de ces mille couleurs si diversement et si harmonieusement répandues dans toute la nature, on s’est demandé depuis longtemps à quoi il fallait les attribuer. Sont-elles propres aux corps ou dépendent-elles de la lumière qui les frappe ? Il faut arriver à l’année 1675 pour avoir en réponse à cette question autre chose que les hypothèses plus ou moins vagues des anciens. C’est Newton qui a résolu le problème : ces belles couleurs variées qu’on remarque quand la lumière scintille dans un brillant, ou un cristal à facettes l’ont mis sur la voie. Il a démontré que ce rayon du soleil, qui s’élance en ligne droite et traverse en huit minutes les millions de lieues qui nous séparent de sa source, est multiple dans son extrême ténuité, qu’il est formé de rayons élémentaires, plus déliés encore, caractérisés chacun par une couleur propre. Un faisceau de lumière solaire produit sur l’écran blanc, qu’il rencontre, une image également blanche ; mais interpose-t-on sur son trajet un prisme de cristal, le faisceau primitif en sortant du milieu diaphane s’étale en ses rayons composants et offre à nos yeux étonnés une image oblongue, continue, colorée des vives nuances de l’arc-en-ciel depuis le rouge vif et foncé jusqu’au violet le plus pur, en