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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1863.djvu/69

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les opticiens. Trouvant enfin la juste récompense de sa persévérance dans le travail et de son ardeur à l’étude, il devint le propriétaire de l’établissement où il était entré comme ouvrier et put se livrer à ses travaux de prédilection. Malheureusement les misères de sa jeunesse, les fatigues des longues veilles de travail avaient usé sa santé : une longue et douloureuse maladie le ravit à la science, alors que son génie était dans toute sa vigueur : il mourut à 39 ans, au même âge que noire immortel Fresnel, qu’il devança d’une année dans la tombe.

Frauenhofer, qui avait apporté un perfectionnement considérable dans la fabrication du verre employé pour les instruments d’optique, reprit l’examen du spectre solaire de Newton. Cette image allongée et vivement colorée, au lieu d’être continue, lui apparut sillonnée d’une multitude de raies noires, parallèles, transversales à la longueur du spectre, inégalement disséminées de l’extrémité rouge à l’extrémité violette, les unes assez larges, mais le plus grand nombre fines, nettes et accentuées comme si elles étaient tracées à la plume. Wollaston en avait bien aperçu quelques-unes en 1802, mais le savant allemand ignorait cette particularité, et il publia en 1814 un mémoire remarquable dans lequel il traite cette question avec l’autorité que lui donnent son talent et la perfection des instruments qu’il avait appris à construire.