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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1863.djvu/70

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lxii

Cette découverte inattendue fit sensation dans le monde savant, et Frauenhofer en variant ses expériences, montra qu’on ne pouvait attribuer ce fait qu’à la nature même de la lumière.

L’explication de la présence de ces raies était facile après les travaux de Newton : là où elles se forment, c’est l’obscurité, c’est l’absence de lumière : c’est donc que parmi les rayons en nombre illimité, ou plutôt en nombre très-grand qui forment la lumière blanche, et que le prisme divise et sépare, il n’y a pas continuité non interrompue du rouge au violet extrême. Mais si l’on pouvait dire à quoi tiennent ces raies, il était plus difficile d’assigner leur cause première. Quoiqu’il en soit le fait avait une grande importance ; il permettait entre autres choses, de comparer les flux lumineux des diverses sources et de chercher s’ils étaient identiques. On se livra avec ardeur à ces recherches.

La présence de ces lignes obscures, que l’on devait attribuer à l’absence de certains rayons d’une couleur particulière, était-elle due à une modification de la lumière traversant quelque substance soit dans notre atmosphère, soit ailleurs ? La découverte de Brewster sur l’action absorbante des gaz, les remarquables expériences de Miller sur le mème sujet, suggéraient une explication dans ce sens, et l’on se demandait si ces rayons, dont l’absence produit la discontinuité lumineuse du spectre, ne pourraient pas avoir été arrêtés,