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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1863.djvu/71

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éteints dans notre atmosphère. D’autant plus que Brewster avait reconnu que les raies sont plus nombreuses pendant l’hiver que pendant l’été, le matin et le soir qu’à l’heure de midi, lorsque les rayons traversent une couche d’air plus épaisse, plus chargée de vapeurs. Certes, quelques-unes de ces raies peuvent bien être produites par une action de notre atmosphère, mais cela ne peut avoir lieu pour toutes ; car un grand nombre d’entre elles, et précisément celles qu’à indiquées Frauenhofer, restent toujours les mêmes, avec leurs positions relatives, leur netteté, en quelque lieu, dans quelque circonstance et dans quelque état de l’atmosphère qu’on étudie le spectre. Leur origine est donc ailleurs. C’est un des deux savants d’Heydelberg, M. Kirschoff, qui s’appuyant sur des faits simples, positifs et des déductions d’une logique rigoureuse a eu la hardiesse de répondre et a prouvé que la cause que nous cherchons depuis longtemps est dans le soleil lui-même.

Nous voici arrivés à la troisième phase de la solution du grand problème commencée il y a deux siècles par Newton. Il me reste à essayer, Messieurs, de vous analyser l’admirable travail des deux savants allemands, et nous n’avons pas à nous étonner de l’immensité des résultats, quand nous considérons les deux génies qui ont réuni leurs efforts pour les obtenir : de part et d’autres les connaissances les plus profondes en chi-