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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1874.pdf/117

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cxiv
séance publique du 27 mai 1875.

vœu de ne pas se remarier et elle tient son serment. « Après avoir employé tous les moyens que la passion lui inspire, ce médecin a recours aux sortiléges, dit Dom Calmet, car il joignait la magie à sa profession. » La jeune femme résiste d’abord à ces maléfices, mais bientôt elle y succombe et elle présente les signes considérés alors comme les preuves d’une véritable possession. C’est un minime de Nancy, le père Pithoys, qui a le beau rôle dans cette triste affaire. Avec un grand bon sens et toute l’énergie d’un théologien convaincu, il soutient, pendant des conférences qui durent trois jours, en 1621, que cette femme n’est pas possédée ; mais il ne persuada ni le public ni les juges, et il faut bien le dire, ce fut un médecin qui porta à la victime le dernier coup. Le docteur Pichard Remy, écuyer, conseiller et médecin ordinaire de Son Altesse de Lorraine, publie un volume de 600 pages[1]pour justifier la réalité de la pos-

  1. Admirables vertus des saints Exorcismes sur les princes d’enfer possédant réellement vertueuse demoiselle Élisabeth de Ranfaing, avec ses justifications contre les ignorances et calomnies du F. Claude Pithoys, minime, par le sieur Pichard, escuyer, docteur en médecine, conseiller et médecin ordinaire de Leurs Altesses, Nancy 1622, vol. in-12 de 674 pages, avec 96 pages de supplément. L’avis des docteurs est du 31 décembre 1619 : « Ayant vu ses réponses, actes et mouvements, ils jugent et concluent que le principe et premier moteur des réponses, actions et mouvements, ne peut et ne doit être censé naturel… remettant au surplus à MM. les théologiens de décider et définir la qualité de ce principe, comme étant relevé