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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1874.pdf/118

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discours de M. tourdes.

session ; il s’appuie sur l’opinion conforme de six autres médecins, conseillers ordinaires du duc. Le dénouement fut celui des procès de ce genre ; Dom Calmet ajoute en note : « Le médecin magicien fut brûlé à Nancy, pour ses maléfices, le 2 avril 1622, avec une fille complice de ses crimes. » Mais la possession ne cessa pas avec la mort du magicien ; la dame, qui s’illustra d’ailleurs par des fondations pieuses et utiles, fut reprise des mêmes accidents, et un bref de Rome, du 10 septembre 1648, défendit de plus l’exorciser.

Quel était le rôle du médecin dans ces tristes affaires ? Il devait rechercher si la victime présentait des traces d’un état surnaturel échappant aux données de la science. Ainsi dans le procès d’André Desbordes, brûlé à Nancy en 1625, la sentence prononcée par les échevins de la ville est motivée, entre autres charges, sur un rapport de chirurgiens, qui, après un examen attentif, ont reconnu que le corps présentait plusieurs traces insensibles et dia-

    au-dessus des bornes de la science médicale. » Ont signé Cachet, Berthemin, Mousin, Lefebure, Philippe, Odet, tous conseillers et médecins ordinaires de Son Altesse Royale (p. 172). Pichard affirme la possession avec plus de force, le 5 juin 1621 ; les approbations des théologiens sont du 31 juillet, du 4 août 1621 ; Pithoys est désavoué par les cordeliers le 16 juillet 1621. Le livre paraît en 1622 ; le supplice a lieu le 2 avril 1622. Pichard ne parle pas du médecin accusé du maléfice. On lit seulement à la page 12 du supplément : « Quelques-uns proclament que le sort durera autant que la vie de celui qui l’a baillé. »