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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1874.pdf/120

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discours de M. tourdes.

droit de Pont-à-Mousson faillit être victime d’une accusation de ce genre ; le père Abram rapporte cette histoire et ne paraît pas la mettre en doute. Une possédée déclare qu’il y avait en Lorraine un grand magicien dont elle ne voulait pas dire le nom, mais que bientôt le démon le marquerait au visage. Peu de temps après, le doyen eut à la face une marque suspecte ; le duc lui conseilla de fuir, il n’aurait pas pu le sauver. Les médecins ne jouaient pas partout ce triste rôle : les premiers ils ont protesté contre ces fatales erreurs. En 1595, Pigray, médecin des rois Henri II, Charles IX et Henri III, arracha au bûcher quatorze sorciers qui avouaient leur crime ; Ambroise Paré, celui du siége de Metz, venait de fonder en France la médecine légale, et la pratique faisait voir dès le début les bienfaits de la science nouvelle.

Le colloque de Phalsbourg. — Les médecins lorrains se sont aussi aventurés sans grand succès sur le terrain de la théologie ; nous avons eu ce qu’on peut appeler le colloque de Phalsbourg. On a publié à Pont-à-Mousson, en 1621, un opuscule intitulé : la Religion prétendue mourante à Phalsbourg, d’un coup de pistole, entre les mains de ses médecins et ministres. Une discussion publique avait eu lieu entre le père Oudet et un ministre, et celui-ci ayant le dessous, à cause, disait-il, de la gorge stentorée de son adversaire, un médecin huguenot, nommé Bouchard, demande à entrer en