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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1874.pdf/128

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discours de M. tourdes.

Fin de l’Université de Pont-à-Mousson. — Les jésuites sont bannis de France en 1762 ; Stanislas les soutient en Lorraine ; mais cette province allait devenir française ; c’était une menace à courte échéance contre les pères qui dirigeaient l’Université et y occupaient deux Facultés importantes. Le roi de Pologne meurt le 23 février 1763 ; la Lorraine est réunie à la France et les destinées de l’Université de Pont-à-Mousson ne tardent pas à s’accomplir. Louis XV expulse les jésuites de la Lorraine, et par lettres patentes du 3 août 1768 « Sa Majesté, voulant donner à Nancy une plus haute marque de sa protection, et à l’avantage de ses sujets, transfère à Nancy l’Université de Pont-à-Mousson. Dès le 1er octobre, l’Université sera à Nancy et y reprendra ses cours. » L’Université de Pont-à-Mousson s’éteignait après avoir été pendant près de deux cents ans, de 1572 à 1768, le centre des études en Lorraine ; sa mission était bien finie ; le mouvement et la vie étaient ailleurs.

Il ne paraît pas que la ville dépossédée ait vivement résisté à la mesure qui lui portait un si grave préjudice ; le doyen de la Faculté de médecine, Joseph Jadelot, donne sa démission. Vingt ans plus tard, en 1789, Pont-à-Mousson redemande son Université ; la ville se plaint de l’absence des quatre ou cinq cents étudiants qui y versaient chaque année plus de 400 000 livres ; ces jeunes gens sont exposés maintenant aux dangers d’une grande ville ;