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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1874.pdf/129

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cxxvi
séance publique du 27 mai 1875.

l’Université est déchue depuis qu’elle est à Nancy ; la vénalité des grades a été le résultat de l’insuffisance des ressources ; les habitants des campagnes sont exposés à l’ignorance et à la cupidité de médecins qui n’ont obtenu leur titre qu’à prix d’argent et qui ne voient dans leur profession que le moyen de regagner ce qu’ils ont dépensé. La réponse de Nancy n’est pas moins amère ; elle retrace le tableau des derniers jours de l’Université mussipontaine frappée de décadence. La translation à Nancy a ranimé les études, le nombre des élèves a augmenté. La Faculté de médecine, directement attaquée, fait ressortir avec vivacité ce contraste ; elle rappelle les ressources en hôpitaux, amphithéâtres et collections, les deux colléges de médecine et de chirurgie qui existent à Nancy et qui manquaient à Pont-à-Mousson. C’est de part et d’autre une vive satire, avec les injustices de l’intérêt blessé et de la passion. L’Université de Pont-à-Mousson ne pouvait renaître ; elle avait fait son temps. Sans doute, elle n’a pas eu l’éclat des grandes écoles médicales, mais elle a laissé sa trace dans l’histoire de l’art, elle a été utile et elle a produit des médecins distingués. Nous appliquerions volontiers aux institutions ce qu’un critique profond a dit des hommes : « Il ne faut point traiter avec dédain les écrivains recommandables et distingués du second ordre, comme s’il n’y avait de place que pour ceux du premier. Ce qui est à faire à l’égard de ces écrivains si estimés