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discours de M. tourdes.

une foule d’écoliers qui émerveillaient les contemporains. Dans un éloge du cardinal et du duc de Guise, publié à Paris par Nicolas Boucher, la Conjonction des lettres et des armes des deux illustres princes, l’auteur constate que cette Université érigée naguère à Pont-à-Mousson, est déjà florissante. « Cette ville, qui s’appelait d’abord Pons αμουσος, est devenue la mère des Muses ; on y accourt d’Allemagne, de France, des villes et des villages circonvoisins. » Il nous montre cette longue file d’écoliers traversant le pont de la Moselle au son de la cloche qui les appelle dans leur gymnase : « Is longus ordo venientium ex transpontanis, media interjecta Mosella, ad sonitum tintinnabuli, in cispontanum collegium. » Et c’est merveille de voir qu’une si grande affluence d’auditeurs se soit rassemblée en si peu de temps. Le père Abram, de la compagnie de Jésus, le premier historien de l’Université, parle même des prodiges qui ont accompagné sa fondation : « C’est une nouvelle étoile dans la constellation de Cassiopée, c’est une naissance monstrueuse qui symbolise la défaite de l’hérésie. » L’auteur d’un Commentaire de l’hymne à la philosophie de Ronsard, dans une épître dédicatoire à Charles III, datée de Pont-à-Mousson du 28 juillet 1580, constate que cette Université, « pour le brief temps de sa fondation, est déjà célèbre et florissante, qu’il n’y a académie en Allemagne, ni cette ancienne et fameuse Université de Cologne