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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1874.pdf/76

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discours de M. tourdes.

maison, sur la rive gauche de la Moselle. C’est une réputation qui commence ; plus tard le livre De regno illustrera ce nom, auquel l’auteur de l’Argénis, son fils, né en Lorraine en 1581, donnera un nouvel éclat. Les Écossais arrivent dans cette Université ; Marie Stuart, nièce du cardinal de Lorraine, déjà captive, « licet ab Anglis captiva teneretur », y fonde un collége d’écoliers de cette nation. En 1580, on adjoint à Barclay, comme institutaire, un prêtre nommé Pierre Lestrées ; mais l’enseignement du droit n’en reçoit pas une grande impulsion. Charles III, pour affermir son œuvre, veut un homme déjà célèbre, dévoué et énergique, préparé à cette tâche. Cujas refuse ; il s’adresse à Grégoire de Toulouse, qui organise en maître la Faculté nouvelle.

Laissons parler ici l’historien de Grégoire, M. l’abbé Hyver : « L’honneur d’avoir tout à régler dans une Faculté où rien n’était ordonné, fut peut-être l’attrait le plus sensible qui conduisit Pierre Grégoire à Pont-à-Mousson. Un esprit comme le sien devait se complaire à établir en maître tout ce qui pouvait rehausser la science, à laquelle il avait voué sa vie. Personne n’était mieux préparé que lui pour cette œuvre d’organisation. Cette science si vaste s’alimentait d’un travail dont les âpres austérités étaient légendaires dans l’Université. On se représentait cet ascète de la science, à l’âge où les ménagements sont un devoir, sans feu, au milieu des rigueurs de l’hiver, non pas courbé sur ses livres,