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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1874.pdf/80

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discours de M. tourdes.

Le doyen de Pont-à-Mousson avait tout ce qu’il fallait pour organiser une école ; actif, dévoué, plein d’autorité et de science, il s’acquittait de sa charge de professeur, dit Dom Calmet, avec toute l’assiduité qu’elle exige ; sa maison n’avait rien de fermé pour les étudiants ; ses livres leur étaient communs ; il continuait son enseignement en dehors de l’école ; « il les menait encore chez ses malades pour leur apprendre à observer et faire l’application de ce qu’il venait de leur expliquer. » N’est-ce point la méthode de la clinique moderne ? Nous retrouvons dans cette Université l’affection du maître pour l’élève, si touchante dans les établissements de cette époque ; l’étudiant venu de loin y trouvait comme une nouvelle famille, une direction et un appui, au besoin des remontrances sévères, des secours dans sa pauvreté, des larmes aussi et des honneurs pour ses funérailles, si une mort prématurée le frappait loin des siens.

Le père Abram constate que, malgré les difficultés qu’il suscitait à son ordre, Lepois était d’une grande piété ; Dom Calmet le reconnaît, tout en taxant le premier historien de l’Université d’un peu d’exagération à cet égard. La fin de Lepois a été digne de sa vie ; il apprend en 1636 que la peste vient d’éclater à Nancy ; il se rend aussitôt dans sa ville natale pour soigner ses compatriotes ; il est atteint par le fléau et meurt victime de son dévouement. La Faculté de Pont-à-Mousson pouvait-elle mieux