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Page:Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1874.pdf/92

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discours de M. tourdes.

d’études ; on met à la disposition de la Faculté un certain nombre de corps provenant des prisons ou d’exécutions judiciaires[1]. Les Jésuites ne s’opposaient pas à ce genre de recherches auxquelles Lepois avait donné l’impulsion. On en a la preuve dans une anecdote citée par Abram. En 1628, un père succombe à une maladie inconnue aux médecins, aucune des recherches anatomiques qu’exige la science n’est négligée, Abram lui-même en rapporte les détails.

L’enseignement de la chirurgie est rattaché dès le début à la Faculté de médecine ; c’était le moyen de relever cette profession, abandonnée alors à des hommes illettrés ; mais cette mesure n’est pas maintenue, Stanislas lui-même fit des efforts inutiles pour réunir les deux professions, séparées par des répugnances et des préjugés invétérés. La bibliothèque de Nancy possède un manuscrit du roi de Pologne, où il apprécie avec un grand sens les rap-

  1. L’article 5 de l’édit du 18 février 1707 prescrit aux professeurs d’enseigner les diverses parties de la chirurgie et de faire deux fois par an une démonstration anatomique sur les sujets qui leur seront fournis par les juges de Pont-à-Mousson, Nancy et autres lieux. L’ordonnance du 28 mars 1708 dit, art. 17 : « Enjoignons aux juges du bailliage de Pont-à-Mousson et à nos autres juges, ensemble aux directeurs des hôpitaux, de faire fournir des cadavres pour faire des démonstrations anatomiques, sur la signification qui leur en sera faite par notre professeur en chirurgie, lesquels cadavres seront, s’il échet, conduits en sûreté et à nos frais. (Ordonnances de Lorraine, t. Ier, p. 540 et 628.)