Il paraît d’abord si naturel d’expliquer l’influence de la température sur les produits de l’écoulement linéaire, par l’augmentation de fluidité que le liquide acquiert à mesure qu’il s’échauffe, que ma première idée fut de soumettre aux mêmes épreuves pour vérifier cette conjecture, un liquide que les physiciens se sont accordés jusqu’à-présent à regarder comme doué d’une liquidité beaucoup plus parfaite que celle de l’eau. Je remplis en conséquence d’alcool le réservoir cylindrique de mon appareil, et l’ayant laissé armé du même orifice en mince paroi que celui dont il vient d’être question, je reçus dans un quart de litre le produit de l’écoulement.
La température de cet alcool était à 5 degrés au-dessus de zéro et il marquait 28 degrés à l’aréomètre.
Je trouvai par cinq observations consécutives entre lesquelles la plus grande différence ne fut que d’une seconde, qu’il fallait 54 secondes pour emplir le quart de litre ; ainsi on conclurait de ces expériences que l’écoulement de l’alcool par un orifice capillaire serait plus rapide que celui de l’eau par le même orifice.
Ayant ensuite élevé à 44 degrés la température de l’alcool, il marquait 32 degrés à l’aréomètre et l’on trouva de 58 secondes la durée de l’écoulement d’un quart de litre ; six observations consécutives faites dans l’intervalle de 44° à 31° de l’échelle thermométrique donnèrent précisément le même temps pour la durée de cet écoulement.