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Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 1.djvu/62

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HISTOIRE DE L’ACADÉMIE,

De cette manière, l’auteur a remarqué que l’angle sous lequel un rayon est infléchi en passant près d’un corps n’est pas constant, qu’il augmente assez rapidement à mesure que le corps se rapproche du point lumineux ; il a mesuré les angles à diverses distances, et il a vu que la déviation qu’un corps éprouve dans sa marche dépend du chemin qu’il a parcouru depuis son origine jusqu’au bord du corps qui le diffracte.

Un fait non moins remarquable, c’est que, pour une distance constante et quelconque du point lumineux au corps, l’angle de diffraction varie suivant qu’on détermine la position des bandes dans tel ou tel autre point de leur trajet ; ce qui entraîne la conséquence singulière, que les rayons qui la forment ne se meuvent pas en ligne droite ; ainsi l’auteur a été conduit à penser que les trajectoires des franges de tous les ordres sont des hyperboles dont les foyers communs sont le bord du corps et le point lumineux. Il trouve, comme Young, que les franges intérieures naissent du concours des deux faisceaux infléchis dans l’ombre par les deux bords opposés du corps. Avec sa loupe seule, il les suit depuis le moment où elles se meuvent comme de très-minces filets lumineux, également espacés et sans aucune coloration apparente, jusqu’aux distances où chacune d’elles occupe une plus grande étendue, et paraît sensiblement irisée. Les bandes intérieures ne partent pas des bords du corps, et se meuvent à-peu-près en ligne droite ; elles sont à toute distance, symétriquement placées de part et d’autre du centre de l’ombre, qui toujours est un filet clair. Les intervalles qui les séparent sont proportionnels à la distance du corps au micromètre, et ne dépendent pas de celle du point lumineux.

Pour les bandes extérieures, les intervalles sont indépendans des dimensions du corps qui porte ombre ; pour les autres, elles sont d’autant moindres, à parité de circonstances, que le corps est plus large.