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de géologie. Réservant cette discussion pour la fin de mes recherches, je vais m’occuper aujourd’hui d’établir ce que sont véritablement les teleosaurus et les steneosaurus, c’est-à-dire leur assigner l’existence zoologique qui leur appartient.

Pour Linnéus qui, dans ses travaux de classification, se plaisait aux combinaisons des rapports les plus élevés, le crocodile n’était qu’un lézard, lacerta crocodilus. Mais enfin, cette unique espèce, ou pour m’exprimer avec plus de rigueur, ce type unique mieux étudié de nos jours dans ses modifications organiques, constitua le genre crocodile, lequel fut justifié dans son essence de groupe ou de famille par l’existence de plusieurs espèces distinctes. M. le baron Cuvier proposa et fit admettre les trois subdivisions génériques suivantes : gavials, crocodiles proprement dits, et caïmans.

Ainsi, tout en ne voulant qu’étendre et perfectionner les classifications zoologiques, l’on apprit avec certitude que sous le vêtement et l’apparente conformation d’un lézard se trouvaient des éléments bien circonscrits d’une nouvelle famille de quadrupèdes ovipares.

Dans la suite le crocodile fut encore mieux connu, et en effet savamment étudié dans ses conditions d’ostéologie, quand on eut aperçu qu’il pourrait et devrait être employé à l’illustration et à la détermination de quelques ossements fossiles.

C’était ainsi s’acheminer à donner une œuvre complète, une histoire naturelle entière des crocodiles. Cependant une telle entreprise à terminer ne m’était-elle pas plus naturellement dévolue ? Car, enfin, il était là question d’un