Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/118

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cas d’en douter ; ce sont des animaux nageurs, des amphibies qui ne viennent à terre que pour s’y reposer, mais qui se réservent de développer leur énergie, leur activité, toutes les puissances de la vie, dans le séjour des eaux ; et ce sont aussi des animaux possédant des attributs caractéristiques à faire croire qu’ils n’avaient jamais pu s’accommoder d’un milieu plus froid, des circonstances atmosphériques et géologiques du monde antédiluvien.

Aussi, au pressentiment né de ces réflexions que les animaux perdus des carrières de Caen devaient différer des gavials du Gange et encore plus des caïmans et des vrais crocodiles, se joignait, chez moi, la confiance de pouvoir promptement et avec toute facilité savoir ce qui en était ; car alors ceux-là, pour rester en communauté de famille avec ceux-ci, allaient être tenus de me montrer au moins l’un de ces caractères sur lesquels se fondent les conditions de l’être crocodilien ; qu’on me permette cette expression, son utilité s’en manifestera ailleurs.

Exposons quelles sont ces conditions. En dehors de ce fond d’organisation qui caractérise les sauriens ou lézards, et à quelques égards aussi les ophidiens ou serpents, savoir : la forme très-allongée de leur système vertébral et principalement la multiplicité de leurs inutiles vertèbres coccygiennes, leur quantité moindre de respiration, la petitesse de leur cerveau, la grandeur de la face et la longueur des branches maxillaires, enfin leur génération ovipare ; en dehors, dis-je, de ce plan commun, à quoi vient encore ajouter ce dernier caractère de spécialité, se présente un tout autre arrangement pour la composition de la tête. Ce nouvel arrangement consiste dans la diversité des volumes respectifs