Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/119

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des mêmes matériaux, toutefois sous la réserve d’une subordination presque servile au développement hyperthrophique de l’un des appareils des sens. Delà, à quelques égards, une nouvelle destination physiologique de cet appareil : agrandi hors de mesure, sa puissance est autre et très-considérable.

Quand un organe s’accroît d’une manière extraordinaire, quelques autres qui en sont voisins lui sont sacrifiés ; et ainsi rapetissés, ils sont comme étouffés et suffisent à peine à leurs fonctions ordinaires. Mais, du moins, il n’est pas de difficulté à ce sujet ; subissant l’influence d’une domination étrangère, ils peuvent être négligés sans inconvénient dans l’appréciation de leur valeur comme caractères zoologiques ; tout au contraire, il n’en est point ainsi de quelques autres organes, lesquels étant soumis et entraînés à la suite de l’organe dominateur, participent à l’excès de volume del celui-ci ; car, alors, tous laissent à l’esprit une décision à prendre. Il reste effectivement une question problématique, exigeant pour sa solution toute la sagacité, tout le savoir d’un habile zoologiste. Telles sont les difficultés contenues dans la proposition suivante : Parmi les organes qui parviennent ensemble à une grandeur démesurée, lequel exerce toute l’influence quand les autres s’en tiennent au rôle secondaire d’officieux associés ?

Expliquons-nous à cet égard, en mettant les faits particuliers à la place de ces généralités. Une réponse à cette question, en ce qui concerne le crocodile, a été donnée d’une certaine façon par M. de Blainville, et par moi d’une autre, quand je m’en suis pareillement occupé. Il m’a semblé du moins que la supériorité d’influence était certainement acquise à des organes différents.