Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/12

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qui ont paru plus tard, mais fort modifiées, sous le titre de La Vie, il s’était enfoncé dans toutes les abstractions du panthéisme et parlait de Dieu, du monde, comine un bramine ou comme un professeur de philosophie allemande.

Mais le comté de Cornouailles n’est pas seulement un pays pittoresque ; ses roches primitives, leurs divers accidents, les filons métalliques qu’elles renfermment ; les mines profondes que l’on y a creusées dès avant les temps historiques, les nombreux ateliers où l’on en élabore les produits, en font aussi un pays éminemment chimique et géologique, et un jeune homme tel que nous venons de peindre Davy, ne pouvait entendre sans cesse parler autour de lui de ce qui a rapport à l’exploitation des métaux, à leurs usages, aux différents procédés dont ils sont l’objet, aux relations qu’ils observent entre eux et avec les roches qui les recèlent, sans que ses réflexions se portassent vers ces branches des sciences naturelles qui ont pour objet la structure du globe, les matériaux dont il se compose et leurs propriétés. Une circonstance fortuite acheva de diriger vers des études positives cette jeune imagination. M. Grégoire Watt, fils de celui de nos anciens associés qui en perfectionnant la machine à vapeur, en a fait un agent qui changera la face du monde fut envoyé à Penzance, pour une affection de poitrine, et logea chez madame Davy. Le jeune garçon apothicaire, touché de la belle figure et des manières distinguées de ce nouvel hôte, conçut le désir de gagner son amitié ; mais des Anglais ne se lient pas si vite, surtout quand ils different par la fortune ou par le rang ; il fallait un prétexte. Davy n’en trouva pas de plus simple que d’entretenir M. Watt de chimie ; il en avait déja pris quelque teinture chez son maître,