Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/150

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Mais laissons les conjectures pour nous en tenir à ce qui est d’observation dans les considérations précédentes. Sont là, du moins, deux groupes de faits, qui réunis chez le même animal constituent les caractères de la famille des crocodiles, et qui, séparés au contraire dans un autre système organique, deviennent des éléments de détermination applicables aux téléosauriens. Or, c’est là un résultat d’une importance à m’engager d’y revenir, à me faire un devoir d’y beaucoup insister : et en effet, de telles conséquences doivent profiter également à deux sciences, la zoologie et la géologie.

Effectivement, il importe aux zoologistes d’être fixés sur cette circonstance, que le système organique des sauriens se trouve rapproché de celui des mammifères par un chainon qui lie ce qu’on croyait à toujours séparé ; et ensuite aux géologistes, que ce fait important d’un être intermédiaire occupant le milieu d’un large intervalle est acquis par la résurrection d’un animal perdu. Ce fait mis en regard de ceux fournis par d’autres sauriens également anté-diluviens, tels que les mososaurus, les plesiosaurus, les icthyosaurus, etc. contribuera pour sa part à montrer que l’organisation, d’où la vie résulte, principalement celle des premiers habitants de la terre, commença sous le ressort d’excitations, sous l’empire d’influences, autres que celles qui président actuellement aux arrangements de l’univers ; pouvoir de réaction qui a varié sans doute insensiblement, et dans la raison des modifications subies successivement par le globe lui-même.

Ainsi, les téléosauriens se montrent, au moyen de caractères aussi précis qu’incontestables, et constituent une famille réunissant des formes animales d’une association jusqu’alors