Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/169

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animal à poumon de mammifère ; par conséquent, c’était d’autres espèces que celles de notre monde actuel, d’autres formes que réalisait le système organique d’alors : et il le faut bien, dès qu’alors c’était un autre monde ambiant qui s’y appliquait, un autre monde par la nature différente des agents physiques et des milieux, dont le concours est indispensable et entre comme éléments dans toute chose organisée. Il est inévitable d’admettre ces résultats ; ils sortent des faits. Car un animal à sang chaud aurait-il été alors produit par une sorte de méprise, et, ainsi que nous le disons familièrement, par suite d’un cas de monstruosité, il n’aurait apparu que pour un moment, que pour s’éteindre aussitôt ; ce qui advient effectivement aux êtres du système de notre actuelle monstruosité ; constructions animales possibles pour leur monde utérin, possibles dans leur gangue de formation, mais qui disparaissent, dès qu’elles sont lancées dans le monde atmosphérique, comme il existe présentement. Un poumon établi comme celui des mammifères et des oiseaux., n’eût point été adapté à l’essence de l’élément respiratoire, tel que je conçois qu’était autrefois le système de l’air ambiant.

Ainsi, on n’en est pas réduit à admettre gratuitement l’hypothèse d’une modification survenue plus tard dans la nature de l’air, l’atmosphère étant considérée comme milieu respirable, à croire sans preuves à une diminution dans la quantité, à un affaiblissement dans la qualité énergique de l’un et du plus important principe de l’atmosphère, l’oxigène. Combien d’étendue superficielle formant la croûte de la terre, combien de montagnes sous-marines sont le produit des dépouilles des animaux ! Or, à l’égard de ces dépouilles