Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/178

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chaque corps un fait d’accident, une circonstance purement spéciale, mais qu’elle prend le soin d’en rattacher l’étude aux vues théoriques de l’unité d’organisation. Les faits différentiels ne sauraient constituer plus long-temps un cas particulier et sans liaison dans l’univers, un sujet uniquement pratique et de ressource pour caractériser les êtres, une occasion enfin de s’en tenir à admirer dans quelle mesure s’étendent les conditions de la diversité.

Ainsi, la philosophie des rapports naturels avait donné ses faits et comme préparé des éléments à celle de l’analogie des êtres ; à son tour celle-ci, qui repose sur la considération des faits de l’échelle zoologique, tous ramenés à une commune essence, devient le point de départ du système philosophique des différences, c’est-à-dire d’une étude, où tout cas différentiel s’en va chercher un second principe de causalité ; non plus comme d’abord dans l’état conditionnel et spécial des premiers arrangements de la substance organique, mais décidément dans le ressort ou l’étendue d’action du monde ambiant. Les qualités intrinsèques de la matière à l’égard d’un produit organique quelconque, soit A, je suppose, deviennent les conditions d’essence d’un plan ou type général ; mais arrivant le moment et le travail des développements, et A retombe aux conditions nouvelles d’une seconde nécessité causale, puisqu’il ne peut croître et se développer qu’au moyen d’éléments incessamment empruntés à son monde ambiant.