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survient une exception, comme chez quelques oiseaux, le cerveau laisse apercevoir dans le mode de cette plus grande largeur la cause explicative de l’exception. J’ai surtout étudié l’arrangement des deux écailles du rocher chez les animaux vertébrés placés vers la fin de l’échelle zoologique ou chez les poissons : j’ai poursuivi ces considérations dans un travail[1] sur l’aile auriculaire des animaux de cette classe. Ce sont des pièces tellement spéciales, que déjà dans ce travail, qui date de plusieurs années, je leur avais donné le nom de pré-rupéal et de post-rupéal[2] : et la raison du choix des monosyllabes pré et post, pour qualifier la position respective des deux rupéaux, bien qu’ils soient quelquefois l’un au-dessus de l’autre, m’a été suggérée par le principe des con-

  1. Mémoires du Muséum d’histoire naturelle, tom. XI, p. 420.
  2. La spécialité des deux rupéaux est surtout révélée chez les poissons par une nécessité de la structure de leur crâne. Ailleurs les os de l’oreille, considérés dans leur ensemble et dans le devoir qui les appelle à faire partie des enveloppes de l’encéphale, arrivent de la circonférence sur le centre ils doivent atteindre et sur un point effectivement ils coiffent le cerveau Dans les poissons, au contraire, un autre et non moins exigeant appareil celui des branchies, est sur leur flanc externe : cloison intermédiaire entre celles-ci et l’encéphale, les rupéaux acquièrent de la surface au profit de ces branchies, en se plaçant côte à côte, où ils se joignent sous un angle saillant. L’angle étant rentrant du côté de l’encéphale montre les deux ru péaux ajustés comme les deux valves d’une coquille à demi ouverte et que retiendrait une charnière. Les canaux semi-circulaires, qui ne parviennent jamais au degré de l’ossification, existent dans l’enfoncement des deux valves : le périoste enveloppe cette partie principale de l’appareil auditif parce qu’après avoir tapissé la surface interne des rupéaux, il devient un cloison membraneuse et place ainsi un diaphragme qui clôt l’appareil auditif à l’égard de la boîte crânienne.