Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/24

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lumières inattendues les propriétaires et les cultivateurs les plus expérimentés de la Grande-Bretagne.

Cependant ce n’était là que des essais ou des travaux légers, en quelque sorte pour sa distraction. Ses expériences sur la décomposition des corps, par l’électricité galvanique, furent d’un ordre supérieur, et ce fut à elles qu’il dut d’être porté subitement, par la voix unanime de l’Europe, au rang des plus grands chimistes de notre âge. Personne encore aujourd’hui ne conteste que jamais on n’avait mis dans une longue recherche plus de persévérance, de méthode et de rigueur, et que rarement il y en avait eu de couronnées par de plus brillants succès.

Une observation fortuite dans laquelle Galvani, en 1789, avait vu les parties d’un animal mort entrer en convulsion quand on établissait une communication métallique entre un nerf et le muscle où il se rend, avait excité l’attention non-seulement des savants, mais du vulgaire ; quelques-uns avaient cru y voir l’explication de tous les phénomènes vitaux, et jusqu’à un moyen de rappeler les morts à la vie. Volta, en ramenant ces faits à leur véritable cause, l’électricité produite par le contact de deux métaux différents, et en cherchant à rendre cette influence des métaux plus sensible, en avait multiplié les lames, en les séparant par des lames moins conductrices, et avait construit ainsi sa fameuse pile, source constante d’une électricité qui se renouvelle sans cesse.

À peine les physiciens eurent-ils connaissance de ce nouvel et admirable instrument, qu’ils voulurent en essayer les effets sur toute sorte de substances.

Dès 1800, MM. Carlisle et Nicholson, introduisant dans l’eau des fils métalliques correspondants aux deux pôles de