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la pile, virent avec surprise de l’oxigène se montrer près du fil positif, et de l’hydrogène près du fil négatif ; mais il se montrait en même temps de l’acide et de l’alcali.

La même année, et peut-être avant eux, Ritter, en Allemagne, plaçant l’eau dans deux vases séparés, mais qui communiquaient par de l’acide sulfurique, était arrivé à un résultat plus précis : l’oxigène et l’hydrogène se produisaient indéfiniment chacun à son pôle. Il en concluait, non pas que la pile décompose l’eau, mais que les deux gaz ne sont que de l’eau combinée avec les deux électricités. Lorsque c’était quelque fibre animale, ou même les doigts qui établissaient la communication entre les deux vases, il apparaissait toujours de l’acide muriatique au fil positif, et quelques-uns en avaient même conclu que cet acide était formé d’hydrogène moins oxigéné que l’eau. On voyait aussi apparaître des alcalis de diverses sortes, suivant les circonstances dans lesquelles on opérait.

En 1803, deux chimistes suédois, MM. Hisinger et Berzélius, multipliant les expériences, en étaient venus à reconnaître que l’action décomposante de la pile s’étend à toutes sortes de corps ; qu’elle fait toujours paraître les acides et les substances oxigénées vers le pôle positif, les alcalis vers le négatif ; et ils avaient ainsi ouvert la voie pour l’explication de ces diverses anomalies.

M. Davy avait suivi avec attention toutes ces expériences, et même dès 1800, et sous les yeux de Beddoes, il avait aussi opéré sur l’eau, dans des vases séparés, mais employant une lanière de vessie pour moyen de communication, il lui était aussi apparu de l’acide muriatique[1]. En 1801, il avait fait

  1. Notice of some observations on the causes of the galvanic phenomena,