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males, plus ou moins vives, n’avaient pas précédé celles des articulations et des os eux-mêmes, comme cela a lieu souvent dans la véritable goutte.

Quant aux muscles, après cette maladie, ils sont ordinairement dans leur état naturel, à moins que des affections rhumatismales ne les aient lésés.

Je dirai cependant que dans les goutteux, qui avaient cessé de vivre, après avoir éprouvé une fièvre lente continue, avec des redoublements plus ou moins prolongés et décroissant en intensité, sans être moins funestes, on avait également reconnu que les muscles étaient très-ramollis et dans un état d’engorgement, leur tissu cellulaire étant généralement infiltré d’une sérosité rougeâtre.

Quant aux altérations morbides des parties molles que j’ai observées par les autopsies des personnes mortes de la goutte ou de maladies qui s’y sont réunies ou qui lui ont succédé, je dirai qu’elles ont été très-nombreuses, tellement que le plus grand nombre des parties du corps en ont été altérées.

Je commencerai par exposer celles que j’ai observées dans le cœur et dans les gros vaisseaux sanguins, je parlerai ensuite de celles des autres organes que j’ai soigneusement remarquées.

Le cœur, que je considère comme le premier des muscles, en ayant la structure et étant comme eux, pourvu de nerfs[1] et de vaisseaux bien remarquables artériels, vei-

  1. Voyez l’exposition de ces nerfs que j’ai insérée dans la deuxième édition du traité sur les maladies du cœur, par Senac ; ainsi que celle de Scarpa, célèbre anatomiste d’Italie.