Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/260

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neux et lymphatiques ; le cœur qui est le premier et dernier mobile de l’économie animale vivante, est très-souvent dans l’état le plus morbide de ramollissement, quelquefois avec hypertrophie dans ceux qui meurent de la goutte.

C’est souvent le ramollissement de cet organe qu’on observe par l’autopsie, après de fréquents et violents accès. arthritiques, compliqués de palpitations et de syncopes mortelles qui leur ont succédé.

Les quatre cavités du cœur, auriculaires et ventriculaires, sont généralement plus amples, et leurs parois sont très-diversement altérées en épaisseur et en structure, comme s’il y avait quelquefois des excroissances[1].

On trouve souvent, dans le cœur des goutteux, des ossifications dans ses parois musculaires, dans les valvules ventriculaires et auriculaires, quelquefois dans les colonnes charnues, ou tendineuses, et souvent il y a un ramollissement remarquable dans les interstices des colonnes charnues.

J’ai reconnu dans un cœur ramolli, que le tubercule de la valvule sigmoïde, latérale gauche et postérieure, de l’aorte était aussi gros qu’un petit pois dur et cartilagineux.

On trouve aussi des ossifications et même quelquefois des concrétions pierreuses, non-seulement dans les oreillettes et dans les ventricules du cœur, mais encore dans les grosses artères, aorte et pulmonaire, de même que très-souvent dans leurs branches, quelquefois dans leurs rameaux, ainsi que dans d’autres parties du corps. Car quelle est celle qui en est exempte chez les goutteux ?

  1. Voyez mes Mémoires sur plusieurs maladies, t. II, pag. 11 ; t. III, pag. 1, 22, 65, 157 ; tom. IV, pag. 3, 17, 62, 179.