Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/270

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décoction avec addition assez forte d’esprit de mindérérus, ne fût très-favorable à ceux qui avaient les os ramollis ; et en effet j’ai prescrit un pareil traitement à de vieux goutteux avec un avantage réel. Je me rappelais d’ailleurs que j’avais conseillé utilement un pareil traitement à ceux qui avaient des fièvres syncopales à la suite des fièvres malignes pernicieuses, et même à ceux qui éprouvaient des palpitations de coeur, dans lesquels des médecins anatomistes et moi- même avions re connu par les autopsies un extrême ramollissement dans cet organe et même dans les gros vaisseaux, ainsi que nous l’avons exposé dans nos mémoires précédents. Je reviens à la substance des os que Gagliardi, Duhamel et Fougeroux ont appelée terreuse. C’est cette même substance des os, que de très-habiles chimistes, Berthollet, Fourcroy, Vauquelin et autres encore, ont soumise à leur examen pour en faire une analyse exacte.

Ces chimistes nous ont appris que cette substance consistait principalement en un phosphate de chaux, contenant de la gélatine, de l’albumine, en des proportions diverses, ainsi que très-peu de magnésie et infiniment moins de fer, qu’ils n’ont même pu également déterminer, et qui sans doute sont susceptibles les unes et les autres substances de diminuer et d’augmenter en quantité, selon les âges et les maladies des individus.

M. Vauquelin m’a également dit que les substances pulvérulentes, que de grands médecins avaient trouvées dans les goutteux, autour et dans les articulations, paraissaient être à peu près de la même nature que celles qu’on trouvait dans le périoste.

Selon Lassone et autres physiologistes, tant que le périoste jouit de ses facultés naturelles, il absorbe le phosphate et