Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/27

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

électriques opposés, conclusion qui, combinée avec une autre loi établie en 1804 par M. Dalton, sur les proportions définies, a donné à M. Berzélius un système tout nouveau de chimie et de minéralogie.

Ce fut pour ce grand et beau travail que l’Institut, dans sa séance publique du mois de janvier 1808, décerna à M. Davy le prix fondé pour les progrès du galvanisme ; prix qui n’a été accordé depuis qu’à M. OErstedt, pour sa brillante découverte des rapports du magnétisme avec l’électricité. Bientôt après, M. Davy, en suivant la même voie, obtint un succès encore plus flatteur, parce qu’il lui était plus exclusivement propre ; je veux dire sa découverte de la nature métallique des alcalis fixes. Depuis long-temps on avait été frappé de l’analogie des alcalis fixes avec les terres alkalines, et de ces dernières avec les oxides métalliques, et Lavoisier avait même, dès 1789, énoncé la possibilité que ces terres ne fussent que des oxides irréductibles par les moyens ordinaires. Quant aux alcalis fixes proprement dits, si l’on faisait quelques conjectures sur leur composition, c’était plutôt par quelques combinaisons de l’azote, qu’on les supposait formés ; et l’analogie de l’ammoniaque était ce qui avait conduit à cette idée ; mais dans les sciences, les plus heureuses conjectures ne sont rien, si l’expérience ne les confirme.

M. Davy, en possession d’un moyen de décomposition aussi puissant que la pile, ne désespéra pas de résoudre le grand problème. Après l’avoir tenté sans succès sur des solutions aqueuses, il prit de la potasse humectée, seulement assez pour servir de conducteur, et l’ayant placée dans le cercle d’une forte batterie, pendant que du côté positif elle donnait une effervescence, il vit paraître, du côté négatif.