Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/272

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cire la plus ramollie ; on eût dit que le vice arthritique avait détruit promptement la solidité naturelle des os ; les syncopes qui survinrent furent si intenses que ce malade y succomba promptement, malgré toutes mes prescriptions ; je ne pus, quelques instances que je fisse, parvenir à obtenir l’ouverture du corps. J’ai reconnu, par l’autopsie faite par M. Boyer, chirurgien des Invalides, sur M. Anson, ancien administrateur des postes, qui depuis long-temps était sujet à la goutte, et qui est mort d’une apoplexie foudroyante, une érosion dans le cerveau existant dans la paroi d’un des deux grands ventricules ; elle était telle qu’elle contenait une excavation dans sa substance médullaire dans laquelle on eût pu introduire un œuf de pigeon ; la paroi de cette cavité était comme ulcérée, très-inégalement ; sa cavité était remplie d’une humeur puriforme, et contenant une multitude de petits corps arrondis et granuleux.

J’ai encore recueilli dans des goutteux d’autres exemples d’altération du cerveau, de la moelle épinière avec érosion de ces organes, ainsi que dans la région du cou, de la poitrine et du bas - ventre. Je dirai seulement que si quelques goutteux ont péri subitement, ou en peu de temps d’une maladie aiguë, d’autres sont morts d’une maladie chronique, qui a duré plus ou moins de temps, souvent en continuant d’éprouver des accès arthritiques plus ou moins réguliers, et d’autres fois ne les ressentant presque plus, ou même n’en éprouvant aucun. Je dois croire, d’après de nombreuses observations que j’ai recueillies, que le vice de l’ossification augmente avec l’âge, et que les conduits osseux des vaisseaux sanguins et lymphatiques, ainsi que ceux des nerfs, qui sont alors pleins de phosphate, disparaissent eux-