Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/273

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mêmes pour la plupart. C’est ce qu’on reconnaît dans les os des individus morts à ui 1 âge très-avancé.

Quelquefois encore le phosphate nuit au malade d’une autre manière en se portant sur et dans divers organes, dont il n’affecte que telle ou telle partie ; qui ignore que Baglivi a remarqué qu’il y avait beaucoup d’eau dans un des grands ventricules du cerveau de Malpighi, mort d’apoplexie à Rome en 1694, à l’âge de 67 ans, après avoir éprouvé de fréquents et nombreux ac cès de goutte[1] ?

Qui ne sait aussi que d’autres anatomistes ont également donné l’histoire de différentes métastases de la goutte en diverses autres parties du corps ? Les ouvrages de Bonet, de Valsalva, de Morgagni, de Lieutaud et d’un grand nombre d’autres anatomistes médecins, en contiennent de nombreux exemples.

Nous dirons aussi que nous avons reconnu cette substance pulvérulente, ou le phosphate des os, quelquefois une espèce de poussière, dans des cadavres des goutteux morts de diverses maladies à la suite de la goutte, non - seulement dans le cerveau et la moelle épinière, mais encore dans la poitrine, et dans le bas-ventre, affectant tels ou tels organes.

Nous ne ferons pas ici l’énumération de toutes les parties où l’on a trouvé de pareilles substances gravéliformes. Morgagni, Lieutaud et tant d’autres médecins anatomistes et nous-même, dans nos écrits et dans nos cours, en avons parlé plusieurs fois, en citant des exemples que nous avions eus sous nos yeux.

  1. Voyez l’Histoire de l’anat. et de la chirurg., t. III, p. 117, article Malpighi.