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Nul doute, d’après ce qui vient d’être dit et prouvé par les observations et les remarques physiologiques et pathologiques, que la goutte ne provienne d’une disposition morbide du périoste ou du phosphate, qui finit par altérer généralement, ou partiellement l’organisation des os, des parties molles et fluides, si toutefois le phosphate n’affecte les organes essentiels à la vie d’une manière si intense qu’alors la goutte n’ayant pas sa marche ordinaire, cause divers maux et souvent la mort. Je ne doute pas que plusieurs observations ne l’aient confirmé aux médecins qui nous ont devancé.

Ils ont en effet remarqué par diverses autopsies que des altérations dans les os étaient survenues plus ou moins vite après des maladies causées par différents vices, et par quelques autres causes encore[1] auxquelles la goutte a succédé.

Article III.
Des vices dont la goutte peut provenir ou participer.

Il y a deux sortes de vices qui peuvent produire la goutte ; les uns, fluides, pulvérulents, et phosphatiques, ou sont sans fièvre et d’autres sont toujours avec fièvre.

On comprend parmi les vices sans fièvre, ceux de quelques rhumatismes, des dartres, de certains érysipèles, de la gale, de la teigne, du plica polonica, de la syphilis, du scorbut, etc., qui précèdent ou qui succèdent souvent à la goutte ; enfin, de beaucoup d’autres maux dont on ne connaît pas la véritable cause, les phthisies du cerveau, des poumons, du foie, de la rate et autres organes.

  1. Voyez mon ouvrage sur le rachitisme dans lequel j’ai rapporté de pareils exemples.