Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/285

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment que leurs accès arthritiques en étaient adoucis et considérablement éloignés les uns des autres.

Parmi ces diurétiques, je suis dans l’usage de donner le houblon, la bière même avec une plus grande quantité de houblon, telle que le porter, etc.; celle même qu’on ferait en y ajoutant le suc de cresson de fontaine, de raifort sauvage, du cochléaria, de la garance, de la fumeterre ou d’autres plantes de ce genre, ce qui convient quand il y a complication du scorbut. Je leur ai prescrit les extraits de ces plantes en pilules, même celui de la digitale pourprée, mais avec une réserve nécessaire.

Je ne doute pas non plus qu’en suivant cette clinique je n’aie prolongé la vie à plusieurs goutteux, et même que je n’en aie guéri d’autres en facilitant l’écoulement du phosphate par les voies urinaires, ou par les selles moyennant les purgatifs, et par d’autres voies d’excrétion, comme nous l’avons dit plus haut. Je crois même qu’au commencement des gouttes, si l’on use des diaphorétiques pour maintenir la transpiration, on n’en puisse prévenir les accès ou du moins les adoucir, ou les rendre moins longs, enfin, les terminer et les empêcher de se reproduire.

Dans les vieillards et autres sujets, pendant le cours de leur vie, l’excrétion des substances phosphatiques est si copieuse dans les urines qu’elle enduit les pots de chambre destinés à les recevoir, au point qu’il s’y forme de nombreuses pétrifications qui adhèrent à leurs parois internes, si l’on néglige de les bien nettoyer ; de sorte qu’on est étonné que la pierre dans les voies urinaires ne soit pas plus commune, dans les vieillards surtout, qu’elle ne l’est lorsque les autres excrétions sont considérablement diminuées.