Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/286

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On croirait qu’alors il se forme dans les voies urinaires quelques principes qui empêchent les substances coagulables des urines de se concréter et d’y former des calculs. Les doux diurétiques m’ont alors paru y suppléer, et j’en ai prolongé leur usage très-utilement, surtout quand les urines n’étaient encore que bourbeuses. Plusieurs goutteux ont ainși prolongé leur existence sans presque souffrir de douleurs dans les voies urinaires, et qui sont morts par la suite, de toute autre maladie.

Je ne renonçais à ces remèdes que lorsque les malades se plaignaient d’éprouver de trop vives douleurs, avec plus ou moins de fièvre, quelquefois avec dysurie sanguinolente.

La pierre étant enfin devenue trop forte, il fallait nécessairement recourir à la lithotritie, ou à la cystotomie si la première opération n’avait eu un succès réel et complet. Et malheureusement cette opération, l’une des plus douloureuses, est encore pleine de dangers.

Quant aux remèdes externes qu’il faut mettre en usage quelquefois, si les circonstances l’exigent, ou dont il faut s’abstenir s’ils sont superflus, inutiles, ou même nuisibles, ils peuvent concerner les sangsues, la saignée par la lancette, les vésicatoires, les cautères momentanés ou prolongés, le moxa, les sinapismes divers, enfin tous les remèdes dont on peut faire usage utilement à l’extérieur, ou dont on peut aussi abuser d’une manière étrange.

Les sangsues peuvent être utiles s’il y a une pléthore médiocre, le pouls étant souple, gros, constamment plein, ondulent ou un peu dur ; on se contente alors de mettre quatre à cinq sangsues aux extrémités inférieures, et on réitère leur application si l’état de pléthore persiste, la tête étant pesante