Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/287

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et y ayant de la lassitude. Quelquefois on préfère les sangsues au fondement, s’il y a des hémorroïdes, ou quelques autres causes relatives aux règles chez les femmes. Mais si la pléthore est plus forte et constante, il faut recourir à la saignée du pied, surtout si la goutte paraît vouloir se fixer aux parties supérieures, et s’il y a une tendance à l’assoupissement ou à la difficulté de respirer, souvent avec de la tension douloureuse dans l’abdomen ou des douleurs vagues, avec plénitude du pouls et chaleur à la peau.

Quelquefois après de pareils préludes, il faut recourir aux vésicatoires en divers endroits pour y appeler l’accès goutteux ou pour l’y conserver ; d’autrefois il faut établir un cautère permanent, surtout lorsqu’il y a de la corpulence. Souvent on y supplée par des ventouses scarifiées, ou par des moxas avec lesquels on pratique des égouts plus ou moins durables, pour faciliter l’écoulement des matières arthritiques. Enfin on se sert fréquemment des sinapismes ou des cataplasmes faits avec la farine de moutarde ou autres sinapismes dont la composition se trouve dans les diverses pharmacopées. Ces moyens, je le répète, m’ont été très-utiles en divers cas, pour rappeler la goutte aux extrémités inférieures, aux pieds particulièrement.

Il résulte de ce Mémoire :

1o  Que l’opinion de ceux qui croient que le traitement de la goutte est le moins connu, parce qu’on en ignore la première cause, n’est nullement fondée en raison ;

2o  Que nous connaissons aujourd’hui, par le résultat des observations cliniques et anatomiques, que la goutte est le résultat d’une induration des os dans laquelle le phosphate se sépare du périoste et se porte aux articula-