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Quant au traitement des vices qui peuvent occasionner la goutte, il ne faut pas ignorer qu’on doit y recourir le plus tôt possible pour les combattre et prévenir, si on le peut, cette maladie. Il faut presque toujours considérer ces remèdes comme spécifiques.

Le vice vénérien exige en général l’usage du mercure.

Celui des dartres, le soufre ou ses préparations, et souvent on peut les réunir.

Quant au vice scorbutique, les sucs de cresson de fontaine, de beccabunga, de cochléaria, lui sont généralement appropriés.

Le vice scrofuleux, qui provient souvent de ces vices réunis ou dégénérés, réclame aussi plusieurs de ces remèdes séparément ou conjointement, sans qu’on sache trop pourquoi ; tels que le mercure, le suc de cresson de fontaine, le quinquina, mêlés ensemble sous forme de sirop ou autrement préparés, surtout en poudre. Cette espèce de goutte produite par le vice scrofuleux, est très-commune parmi les personnes de tous les âges, qui paraissent d’ailleurs jouir d’une bonne santé ; tandis que la goutte scorbutique, caractérisée par ses symptômes, survient fréquemment à ceux qui sont vieux et qui habitent nos contrées, lesquelles sont sujettes à des variations, plus ou moins humides, de notre atmosphère.

Quant aux gouttes qui proviennent de l’inflammation des os par pléthore sanguine, ou de l’extrême sensibilité des nerfs, sans cette pléthore, leur traitement doit être relatif à chacune d’elles, selon leurs espèces, leurs causes et leurs diverses circonstances. Les unes, si le pouls est plus plein et dur, exigent les saignées, surtout si les goutteux sont menacés de quelque congestion cérébrale inflammatoire ou autre. On