Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/300

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dauphins appartenant à la classe des mammifères, ou chez les crocodiles faisant partie de celle des reptiles. C’est le régime de la pleine liberté dans la distribution des rameaux vasculaires et nerveux, et non l’influence des types organiques différents, qui prévaut dans ce cas.

De cela, l’on doit conclure qu’il n’est encore là rien de fondamental, de spécialement inhérent à la nature même des faits dentaires, quant au partage et à la distinction des dents en trois sortes, incisives, canines et molaires, rien de subordonné à la condition classique des familles, rien non plus qui tienne à la spécialité des divers os maxillaires ; cette conséquence me paraît rigoureusement acquise.

Nous venons d’étudier les dents pour les connaître en elles-mêmes ; nous aurons présentement à les voir dans leur relation avec les parties organiques de leur voisinage. Pour les avoir nommées comme on l’a fait, on a eu principalement en vue leur emploi, incisives quand elles servent à trancher, canines de leur ressemblance aux dents médianes du chien, nommées laniarii ou déchirantes, et molaires quand elles sont employées à moudre.

Ces fonctions appellent ordinairement sur elles l’attention au début des études organiques, et c’est sans un fâcheux inconvénient, tant que l’observation ne sort point des faits considérés et limités dans une seule et même espèce. Mais comme leur plus d’étendue d’influence, qui forme déja un grave sujet de préoccupation pour l’esprit, tient davantage à l’accroissement du volume de l’organe qu’à quelque chose de vraiment essentiel, il s’ensuit que ce qui est bon à savoir quant à une espèce, devient, transporté à plusieurs, la dernière des considérations à acquérir, la moins propre à être comprise