Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/301

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dans des généralités. Voyez, pour l’application de ces idées, ce qui advient aux dents molaires. Chez les herbivores, elles sont larges et opposées dans leur relation d’une mâchoire à l’autre, et chez les carnassiers elles sont étroites et alternes : là elles s’emploient à broyer, et méritent ainsi le nom de molaires ; et ici elles agissent comme des lames tranchantes, qui alternent dans leurs jeu et actions réciproques, ainsi que les branches d’une paire de ciseaux. De leur position au fond de la bouche, on s’est cru dans l’obligation de les nommer encore molaires ; mais comme il fallait aussi les considérer quant à leurs fonctions, l’on a eu recours à d’autres noms, ceux de dents carnassières, de dents tuberculeuses.

En dernière analyse, il n’y a de généralités possibles à l’égard des dents, de détermination philosophique à en présenter, qu’autant qu’on s’en occupe pour elles-mêmes à titre d’objets engendres par la peau et d’organes isolés, c’est-à-dire qu’on en recherche les faits élémentaires, seuls susceptibles d’en révéler l’essence. Voilà pourquoi, dès le commencement de cet écrit, la formation des dents m’a tout d’abord occupé ; c’était en prendre connaissance à leur point de départ. Actuellement nous allons voir comment à leur terme d’un développement fini, elles se conduisent avec les organes qui leur servent de tuteurs ; et principalement comment ceux-ci s’en laissent pénétrer et fournissent à l’insertion de leurs racines.

§ III.
De l’intermaxillaire.

Ce n’est que vers la fin du dernier siècle que l’on s’avisa de rechercher un principe pour l’appliquer à une distinction raison-