Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/304

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Le parti était pris de faire fléchir les faits sous l’autorité de la nouvelle règle, et les déterminations de Pallas furent partout contredites, mais nulle part d’une manière aussi facheuse qu’à l’égard du galéopithèque, autrefois le lemur volans. L’illustre académicien de Pétersbourg avait décrit les dents de ce singulier animal, en partant du fait qu’il n’existait point d’incisives à la mâchoire supérieure. Vous lisez aujourd’hui chez tous les écrivains modernes qui ont adopté la règle des naturalistes français, que deux incisives supérieures sont et doivent être attribuées au galéopithèque : exactement décrites et figurées dans les Actes de Pétersbourg, pour l’année 1780 (part. I, pag. 217), aucun renseignement ne manque à leur sujet. On sait que ces deux dents sont très-écartées l’une de l’autre, et que, situées latéralement, elles laissent entre elles tout un bord nu, dont l’étendue correspond et se trouve exactement opposée aux six dents, aux véritables incisives de la mâchoire inférieure. Cette circonstance était caractéristique ; mais de plus Pallas réunissait en faveur de cette détermination, bien d’autres faits non moins décisifs,c’est-à-dire les analogies tirées de la forme, de la structure, de la position et des usages ; une règle faite depuis lui, et qu’il eût sans doute combattue avec toute sa puissance d’influence zoologique, lui fut opposée.

Cette règle, à laquelle il manqua toutefois dès le principe d’être établie sur une justification régulière, fut généralement


    continuant de s’étendre, se porte sur la racine dentaire. À la suite de ces développements réciproques, n’importe en quelle place, et comme fait un clou qui s’enfonce dans une planche, la dent se trouve encastrée et solidement renfermée dans le tissu osseux.