Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/305

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

accueillie ; au point même que dans la suite on vint à proposer de changer le nom d’intermaxillaire en celui d’os incisif. Mais tant d’insistance d’une part et de docilité de l’autre ne m’interdisent pas le droit d’examen.

Et d’abord une règle ne peut statuer définitivement que si elle ne manque nulle part au caractère exigible de sa généralité. Or, celle invoquée en faveur des incisives n’est conseillère qu’à l’égard des dents supérieures. Inférieurement, où il n’existe point d’intermaxillaire, elle laisse les dents antérieures d’en bas sans l’appui d’une condition caractéristique : ici donc la considération invoquée n’embrasse que la moitié des faits observables.

Mais de plus les os crâniens n’existent point en vue des dents, c’est-à-dire seulement pour fournir aux dents des loges alvéolaires. Les os de la face sont des murailles vouées à un tout autre service, des cloisons que leurs conditions essentielles destinent à renfermer les organes des sens ; et quant à l’intermaxillaire, il fait, de concert avec les os du nez, les cloisons extérieures de l’organe olfactif. Pièces d’entourage à l’entrée de cet appareil, elles en déterminent et consolident le pourtour ; elles donnent l’idée d’une sorte de chambranle où est fixé le bourrelet des conques nasales. C’est cette idée que j’ai cherché à exprimer dans ma nouvelle nomenclature du système crânien. Les os carrés du nez y ayant été appelés nasaux, les pièces inférieures des ouvertures nasales ou les intermaxillaires y reçurent le nom d’adnasaux.

Ainsi des dents répandues sur la surface ou même implantées dans la substance de quelques os crâniens n’y interviennent qu’à titre de corps étrangers, elles ne sauraient y apporter qu’une circonstance en plus et toute fortuite. Et