Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/308

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des arcades maxillaires ne peut provenir qu’une bouche toute écourtée, et non un long museau comme chez les autres mammifères. Cependant, bien qu’il n’y ait point un emplacement aussi étendu chez l’homme, les vaisseaux et les nerfs de la face, c’est-à-dire quelques dérivations des carotides et de la cinquième paire s’y rendent avec non moins d’affluence : et dès lors, dans le défaut d’espace qui s’oppose à la libre dispersion de ces derniers ramuscules, se trouve comme une ordonnée toute puissante ; car une seule file de germes en ligne n’est plus possible. Il faut qu’alors la disposition des lieux intervienne, et apporte son action d’influence dans la dissémination des corps dentaires : ce n’est certes que secondairement ; mais toutefois cette coopération n’en est pas moins plus ou moins modificatrice. Plusieurs ramuscules se rendent et convergent sur le même point ; ils se groupent et se soudent, ou deux à deux, ou trois à trois. Cet effet d’entassement ne se remarque que vers l’origine et nullement vers la terminaison des cimes vasculaires et nerveuses : aussi arrive-t-il et trouve-t-on que le volume des produits associés décroît au fur et à mesure que s’épuise cette distribution des vaisseaux et des nerfs. En définitive, voici dans quel ordre apparaissent les éléments dentaires que ces effets d’entassement portent à se souder : ce sont d’abord de grosses molaires à 5 racines, puis les molaires en ayant ou quatre ou trois, et enfin les dents solitaires ou les dents à une racine, comme les canines et les incisives. Ce n’est que dans les mammifères à grand cerveau et à face courte, qu’on trouve des dents à qui le nom de molaires convienne sous tous les rapports, principalement pour la largeur de leur couronne et le nombre de leurs racines. Ce que nous avons dit plus haut des dents solitaires, semblables