Page:Mémoires de l’Académie des sciences, Tome 12.djvu/309

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et régulières des dauphins et des reptiles, nous confirme dans l’idée qu’une de ces larges molaires est le produit de plusieurs éléments dentaires réunis par entassement, et joints ensemble par soudure ; alors autant de racines, tout autant d’éléments distincts.

Cependant, comment, après les deux faits que j’ai plus haut soigneusement analysés, savoir, d’une part la formation du germe dentaire due à la réunion et à l’action réciproque des derniers ramuscules nerveux et vasculaires dans une vésicule, et d’autre part à la coopération nécessairement modificative du plus ou du moins d’étendue des gangues alvéolaires ; comment, dis-je, serais-je sans renseignements encore pour la solution de cette question ? A quel principe rapporter la constance et la régularité de l’arrangement des dents en trois sortes ?

Afin de faire porter cette recherche sur quelque chose de véritablement fondamental, j’ai choisi un exemple qui ne devait laisser de prise qu’à deux chances, et n’offrir ses faits qu’avec un contraste tel qu’aucune illusion ne pût être possible. J’examinai un animal n’ayant que deux sortes de dents, un agouti, chez lequel les dents de devant sont d’une longueur considérable. Les inférieures remplissent presque toute l’étendue de leurs maxillaires ; elles forment un arc étendu dont toute la rangée des dents molaires occupe la corde. Il est donc là comme deux systèmes dentaires, comme deux organes distincts. L’un débouche dans la tranche des maxillaires par plusieurs colonnes rangées à la file, telles sont les dents molaires, et l’autre complète les lames maxillaires à leur extrémité finale, en s’y propageant dans une tige forte et conique c’est-à-dire dans ces fortes dents caractéristiques de la famille